Contribuables : comment votre argent est distribué aux partis politiques :
Chaque suffrage recueilli par un parti politique qui présentait suffisamment de candidats aux élections législatives lui rapporte 1,60 € et chaque député 41224 €.
Si les élections législatives ont permis au Val-d’Oise d’envoyer 10 députés siéger à l’Assemblée nationale, elles vont également faire rentrer un peu plus de 4,5 M€ dans les caisses des partis politiques. Les résultats du scrutin déterminent l’essentiel du financement public des formations politiques pour les cinq ans à venir.
Le mode de calcul est un peu complexe : il dépend à la fois du nombre de voix obtenues au premier tour et du nombre de parlementaires élus par formation.
Un pactole de 76 M€ à se partager
Dans le dernier budget adopté par le gouvernement Fillon, la ligne dédiée au financement des partis politiques est dotée de 76264408 €. La moitié de cette somme est allouée aux partis politiques en fonction du nombre de voix obtenues au premier tour des législatives. Il faut toutefois avoir dépassé 1% des suffrages dans plus de 50 circonscriptions et dans 30 départements différents. L’association Regards citoyens a calculé que 13 partis entrent dans ces critères, dont 11 étaient représentés dans le département. Ils ont réuni, estime l’association, près de 24 millions de voix. Par conséquent, chaque voix obtenue rapporte à peu près 1,60 € par an.
Le PS, l’UMP et le FN ont la part du lion
Dans le Val-d’Oise, les trois partis arrivés en tête au premier tour des législatives se partagent 84% des financements pour 74% des suffrages exprimés. Cependant, l’UMP bénéficie également des 6928 voix du candidat dissident, Luc Strehaiano, présenté sans étiquette. En effet, celui-ci a choisi le parti pour la majorité présidentielle comme bénéficiaire de ces 55424 €. De la même façon, Maurice Boscavert, candidat dissident socialiste dans la 3e circonscription, a choisi de les reverser au PS bien qu’il en ait été exclu. « J’aurais pu m’identifier divers gauche. Cela prouve mon attachement au parti. D’ailleurs, je trouve scandaleuse la position de la fédération départementale à mon égard. J’ai une grandeur d’âme qui dépasse la moyenne! » conclut le maire de Taverny.
Les 5 députés PS rapportent 200 000 € chaque année à leur parti
A la manne issue du nombre de voix s’ajoute un bonus pour chaque député qui accède à l’hémicycle. C’est la seconde moitié des 76 millions qui est répartie équitablement en fonction du nombre de parlementaires élus. Chaque député rapporte ainsi 41224 € par an à sa formation. Ainsi, les 5 députés socialistes valdoisiens vont permettre à leur parti de toucher 206120 € chaque année, soit 1030600 € sur cinq ans. L’UMP de son côté bénéficiera de 618360 € pour l’ensemble de la mandature de ses trois députés. En effet, François Scellier, réélu député de la 6e circonscription, a choisi le Parti radical comme bénéficiaire des 222650 € que doivent rapporter ses résultats au premier tour et son élection. Son siège à l’Assemblée contribuera d’ailleurs davantage au PR que les 16530 € annuels récoltés grâce aux suffrages du 10 juin.
Pas d’argent pour le MUP
Un seul des dix députés ne rapportera rien. Jean-Noël Carpentier, élu député de la 3e circonscription sous les couleurs du MUP (Mouvement unitaire progressiste), ne pourra faire bénéficier à sa formation ni des 41224 € ni de ses voix au premier tour. En effet, son mouvement, initié par Robert Hue, ne réunit pas toutes les conditions exigées par la loi sur le financement des partis politiques.
D'après un article du Parisien de Anne Collin et Louis Moulin, le 28 juin 2012